Immersion dans l'univers de Rodolphe Bouin, ancien étudiant de l'IAE devenu Président du directoire du Futuroscope.
Interview Rodolphe Bouin au Futuroscope / Crédit : Esteban Torres

Bonjour Rodolphe Bouin, vous êtes Directeur général du parc du Futuroscope, également Président du CA de l’IAE de Poitiers. Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?

Bonjour ! Mon parcours est très simple, je suis originaire de Charente-Maritime, j’ai fait mes études à l’Université de Poitiers, d’abord un IUT GEA et puis l’IAE de Poitiers avec un stage de fin d’étude au Futuroscope. Pour l’anecdote, j’ai été recalé dans un premier temps, et puis à la faveur d’un désistement j’ai réussi à avoir un stage au sein du parc. Ça fait maintenant 24 ans que j’y suis, en faisant 9 métiers différents et en passant par toutes les fonctions (marketing, achats, RH, exploitation, direction générale et maintenant président du directorat) 🤝

Pouvez-vous nous décrire votre rôle au quotidien en tant que directeur général du Futuroscope ?

On a l’habitude de dire que le Futuroscope est une PME familiale, mais on est 1500 personnes ! Donc on commence à avoir des effectifs volumineux. On a eu une belle ambition ces dernières années. Mon rôle, c’est de définir la stratégie et de veiller à faire en sorte qu’elle soit bien appliquée, avec de très belles équipes, qui sont ici en général depuis très longtemps, sur lesquelles je m’appuie. Donc mon rôle, c’est un rôle d’arbitrage, de définir la stratégie, et d’arbitrer ensuite sur les différentes décisions pour faire en sorte que le parc du Futuroscope soit pérennisé et progresse ! 🚀

Est-ce que vous avez en tête des compétences acquises durant vos études à l’IAE et qui vous servent maintenant en tant que directeur du parc ?

En fait, l’IAE m’a permis d’avoir un socle général, je crois que c’est ça la marque de fabrique de l’IAE ! Un socle général sur toutes les fonctions : le droit, la compta, les statistiques, le marketing… Donc ça permet non pas d’être spécialiste sur une dimension particulière, mais de pouvoir discuter avec toutes les directions, et de savoir de quoi on parle. C’est un socle de connaissances qui est juste formidable et qui permet de passer partout ; comme je l’ai dit j’ai exercé un certain nombre de métiers et de fonctions au sein du parc du Futuroscope… Donc oui, j’ai beaucoup appris. ✅

Est-ce que vous avez une anecdote, un souvenir marquant durant votre passage à l’IAE ?

Oui (rires) ! Des choix un peu malheureux : je crois qu’il fallait prendre une option et j’ai pris chinois pendant une année. Au bout de deux cours, j’ai arrêté parce que je ne comprenais absolument rien. Puis l’année d’après, j’ai refait chinois, et j’ai tenu également deux cours… Donc j’ai fait deux fois la même erreur, mais bon, pour le reste ça c’est plutôt bien passé. 😀

Plus globalement, que retenez-vous de votre passage à l’IAE ?

C’était formidable, deux années extraordinaires, c’étaient les années étudiantes ! L’IAE est situé en centre-ville ce qui permet aussi de faire la fête avec une convivialité incroyable ! Je me souviens surtout d’une proximité entre les étudiants et les professeurs avec une convivialité très forte. Certes, on travaillait, mais avec une dimension humaine très importante, et à taille humaine. Il y avait beaucoup d’élèves, mais ça respirait la joie tout simplement ! 👨‍🎓

Interview de Rodolphe Bouin au sein du restaurant « Spaceloop » du Futuroscope

Vous êtes aussi Président du Conseil d’administration de l’IAE de Poitiers, c’est une proposition que l’on vous a faite, comment l’avez-vous appréhendé ?

Oui ! À ma grande surprise, on m’a proposé d’être le Président du CA de l’IAE. Je n’avais jamais pensé à ça, j’ai donc demandé un peu quel serait mon rôle et on m’a expliqué que ça n’allait pas prendre trop de temps ! Donc c’était compatible avec mon boulot de directeur du parc (rires). C’était un honneur, compte tenu de mon parcours qui a été fait dans la Vienne ; c’est grâce à l’IAE que j’ai obtenu mon stage au Futuroscope où j’ai fait toute ma carrière.

Donc c’était tout à fait logique d’accepter cette proposition, c’est un très grand honneur pour moi ! 💪

Le Futuroscope a participé en tant qu’entreprise volontaire au Challenge Nocturne en 2023, comment cette collaboration s’est-elle mise en place ?

Une formidable aventure (voir l’article à ce sujet), grâce à laquelle j’ai beaucoup appris. J’ai donné un vrai sujet aux étudiants : « la commercialisation du 2ᵉ parc du Futuroscope » qui ouvre ce mois de juillet. Donc, il y avait une vraie réflexion avec un gros sujet. J’ai trouvé des étudiants qui m’ont semblé être d’un autre niveau par rapport à ma génération, des personnes qui sont vraiment ouvertes d’esprits et qui sont capables de réfléchir à 360°. Ils ont proposé des choses qu’on a appliquées dans la commercialisation de l’Aquascope (nouveau parc aquatique du Futuroscope). C’était formidable ! Je pensais partir à minuit, et puis je me suis fait surprendre donc j’ai fait une nuit blanche aux côtés des étudiants ! 🌘

Vous avez étayé à cette occasion les enjeux majeurs pour le Futuroscope dans les années à venir, pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

On a considéré en 2018 qu’il y avait de la place pour croître, en se rappelant ce pourquoi le Futuroscope a été fait, c’est-à-dire : être une vitrine touristique mais aussi un poumon économique, et donc créer de l’emploi. On pense qu’il y’a de la place pour faire des choses de plus grande envergure. Le grand programme, c’est 304 millions d’euros, c’est une progression x4 par rapport aux investissements d’avant. Il s’agit de faire les choses dans l’ordre, d’abord de créer de très grosses attractions à l’intérieur du parc du Futuroscope. On connait notre zone de chalandise à 2h30 à la ronde, donc on sait que pour croître, il faut faire venir de plus loin, faire rester plus longtemps et s’installer définitivement comme une destination de séjour. C’est pour cela que nous avons créé ces deux dernières années nos deux premiers hôtels thématisés. Très vite viendra le 2ᵉ parc, un parc aquatique particulier car on y mettra tout ce que le parc du Futuroscope sait faire depuis 35 ans, avec de l’image et des effets spéciaux. On espère croître à hauteur de 25 % en termes de fréquentation et faire + 50% en termes de chiffre d’affaires pour installer définitivement un compte d’exploitation qui fait qu’on a suffisamment d’investissement pour la suite pour pérenniser l’entreprise. 📈

Avez-vous un conseil pour nos étudiants qui s’apprêtent à quitter les études et entrer dans la vie active ?

Oui, un petit conseil !  Comme je suis un peu ringard et un peu vieux jeu, je dirais que si jamais vos horaires annoncés sont 8h-17h, si vous débauchez à 17h05 ou 17h10 on se fait assez vite remarquer. On a remarqué que la nouvelle génération était très stricte sur les horaires, donc faire quelques heures supplémentaires peut vous permettre très facilement de progresser (rires). 

Sur une touche plus légère, avez-vous une recommandation particulière à faire à nos étudiants avant l’été ?

Il y a les Jeux Olympiques, on va essayer de ne pas les rater malgré le contexte qui est un peu particulier. Je conseillerai également de regarder le Tour de France – c’est mon côté un peu ringard –  ça permet d’allier le sport et les paysages de notre belle France. ☀️

Un dernier mot pour nos étudiants, futurs diplômé(e)s qui liront cette interview ?

Soyez sûr de vous, tentez et testez plein de choses. Enfin, j’ai eu l’occasion de voir les étudiants pendant le Challenge Nocturne et à d’autres occasions : je ne suis pas trop inquiet pour eux. Donc, tentez plein de choses et considérez que tout est ouvert pour vous, ne faites pas de complexes ! 🚀

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